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HISTOIRE DE LA MOTTE FÉODALE DE LA CLOTTE DITE « DU  CHÂTEAU »

 

Il n’existe aucune date précise pour l’édification du tertre. Pour la construction du château, la mémoire collective renvoie à Charlemagne (roi des Francs de 768 à 814 et empereur d’occident de 800 à 814). Mais cette paternité reste difficile à prouver. Les travaux d’érudits comme ceux d’André DEBORD sur les Charentes au XIIe siècle ne signalent pas de forteresse à La Clotte avant l’an mil. La première trace écrite du château de Montguyon apparaît entre 1078 et 1083. Comme La Clotte appartenait aux seigneurs de ce lieu (défense avancée à la frontière de la Guyenne et de la Saintonge), la construction du château dans cette paroisse correspondrait probablement à ces dates.

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La motte féodale de La Clotte présente une triple originalité.

Premièrement :

Elle comprend un tertre naturel (calcaire du crétacé-environ cent millions d’années-), jadis surmonté d’un donjon de bois (peut-être plus tard en pierre), entouré d’une palissade. De forme ovoïde, orienté nord-sud selon son grand axe (62m), est-ouest selon son petit axe (42m), ce tertre mesure 12m de hauteur depuis sa base. Son volume total (très imposant), peut être estimé à 20 000m3 pour une superficie de 2 050m2.

 

Il fut d’abord entouré d’un premier fossé sec, protégé par une palissade. Ne subsistent actuellement que les parties nord et sud ; les autres furent arasées, à l’époque moderne, à des fins agricoles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces fossés étaient très larges (8 à 10m) et très profonds (environ 3m). Un diagnostic de fouilles commandé par la DRAC POITOU-CHARENTES, en février 2006, mit en évidence un deuxième fossé, dans le petit vallon naturel, entre l’église et le tertre, en eau celui-là.

             

Deuxièmement :

A l’intérieur de ce bloc monolithe calcaire fut aménagé à une époque indéterminée (mais incontestablement très ancienne) un souterrain refuge réutilisé au Moyen Âge : habitat temporaire de protection et de défense passive en cas de danger. Détérioré par le creusement d’une carrière, il subsiste cependant une partie bien conservée avec trois salles, les galeries les faisant communiquer ainsi que les aménagements défensifs et domestiques pour organiser la survie des réfugiés.

             

 

 

 

 

 

Troisièmement :

La motte féodale possédait une basse-cour (de 5 000m2 environ) communiquant avec une barbacane (sorte de petite motte) qui servait à défendre le pied de la passerelle de bois menant au sommet du tertre (haute-cour). Elle protégeait également une série de silos (quatre ou cinq) contenant sans doute de grosses réserves de grains et disposée sur le talus du fossé sud, juste au pied de la passerelle. La barbacane se trouvait ceinturée d’un fossé encore parfaitement visible.

 

 

 

LE LEG HISTORIQUE

 

Que reste-t-il aujourd’hui de l’histoire de la motte féodale ? On peut la résumer en trois points.

En premier lieu : deux textes dont le premier date de 1242. Sicard de Montguyon, seigneur des lieux fait hommage du château à Henri III, roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine « sous le devoir d’une lance ». C'est-à-dire qu’il s’engage à fournir au roi duc, un groupe de combat de cinq à six personnes (chevalier, écuyer, coutilier…). En contrepartie de sa fidélité, ce dernier le fait bénéficier d’une sorte d’assurance contre le risque en obtenant sa protection. Le deuxième texte figure dans « Le Livre Velu » déposé aux archives municipales de Libourne daté de 1392 et recopié en 1476 (ainsi nommé car recouvert d’une peau de veau) tout comme dans le « Livre des Coutumes » de la ville de Bordeaux (daté de 1388). Ils décrivent la bataille commencée à Guîtres entre anglo-gascons et partisans du roi de France, le 28 août 1341 (et non 1346 comme affirmé par les historiens locaux).  

         

 En second lieu, après la bataille, la motte perdit probablement sa fonction défensive pour ne conserver que sa fonction économique de contrôle des défrichements et de la terre dans cette zone boisée (Double Saintongeaise) et cela jusqu’à la révolution de 1789. Les derniers possesseurs du domaine de La Clotte (émigrés) virent leurs biens saisis et sans doute redistribués entre les paysans tenanciers (décret de La Convention du 17 juillet 1793).  

                           

En troisième lieu, il reste un vestige historique visible dans l’église de La Clotte. Au-dessus de la porte d’entrée, entre les armes de Saint-Léger auquel l’église est dédiée, figure une litre funèbre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il s’agit d’une sorte de blason, inscrit normalement sur une bande noire que les seigneurs  faisaient peindre sur les murs des édifices religieux. Ici, il s’agit de la litre funèbre de Louis II de Melun, comte d’Espinoy, seigneur de Montguyon-Montlieu mort en 1724.         

Plan du sous-terrain refuge.jpg
Photo motte jpeg.jpeg

Litre funèbre de Louis II de Melun
dans l'église de La Clotte

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